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Politique d'insertion

Le recrutement des apprentis reprend après une parenthèse de 3 mois

De nombreuses places d’apprentissage sont à pourvoir dans le canton de Vaud. Afin de stimuler l’embauche des jeunes en formation professionnelle, le Canton de Vaud et la Confédération ont débloqué des aides inédites. Cela répond aux inquiétudes des milieux économiques concernant les besoins de relève. La faîtière Insertion Vaud promeut des solutions pour aider les jeunes en difficulté à se former. Un sondage a montré qu’une de ses récentes actions sur la thématique de l’apprentissage avait eu un très bon impact.

Le canton de Vaud a été une des régions les plus touchées de Suisse par la pandémie de coronavirus, qui a mis l’économie en berne pendant près de trois mois à partir de mi-mars 2020. Cela a eu des conséquences importantes sur les recrutements d’apprentis, car de nombreux contrats se finalisent généralement au printemps, souvent à la suite de stages d’observation. Or la plupart de ces stages n’ont pas pu être organisés en raison du confinement.

D’après le monitorage mis en place par la Confédération, la région lémanique est ainsi très en retard sur le reste du pays concernant les engagements d’apprentis à la fin mai. A mi-juin, il restait encore plus de 1350 places d’apprentissage ouvertes dans le canton de Vaud, selon le site www.orientation.ch. Cela montre que les employeurs n’ont pas renoncé à former des apprentis, mais qu’ils ont été freinés par la situation sanitaire. De très nombreuses offres de places ont ainsi été publiées tardivement.

Un soutien unanime pour la formation

Pour encourager les entreprises à embaucher des jeunes en formation, les autorités fédérales et cantonales ont lancé plusieurs actions. Le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a lancé un appel à projets le 15 mai pour soutenir des actions de promotion de l’apprentissage par les organisations nationales du monde du travail et les cantons.

Le gouvernement vaudois, quant à lui, a annoncé lors d’une conférence de presse le 25 mai qu’il subventionnerait la moitié du salaire annuel des apprentis qui débuteront leur cursus en août prochain. En outre, l’équivalent de la moitié du salaire annuel de tous les apprentis de 2e et 3e années qui auront subi un licenciement économique sera pris en charge pour leur permettre de retrouver plus facilement une nouvelle place pour 2020-2021.

Plusieurs associations économiques faîtières se sont également émues du risque de blocage sur le front de la formation professionnelle. L’Union suisse des arts et métiers, l’Union patronale suisse, la Fédération patronale vaudoise, la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, ou encore des associations de branche comme Swissmem et d’autres ont appelé les entreprises à embaucher des jeunes et les pouvoirs publics à les soutenir dans ce sens.

Inquiétude pour les plus fragiles

L’association Insertion Vaud est particulièrement préoccupée par la situation des jeunes en mesure de transition, dont les parcours n’ont pas été linéaires depuis leur sortie de l’école obligatoire. Pour eux, le semi-confinement a rajouté une épreuve de plus, puisque la plupart des mesures d’insertion auxquelles ils étaient inscrits n’ont pas pu travailler de manière optimale pendant plusieurs semaines.

Une solution, pour les entreprises qui hésitent à engager un-e apprenti-e mais qui voudraient aider un-e jeune, est de s’intéresser aux réseaux d’entreprises formatrices (REF) mis en place par plusieurs organismes membres d’Insertion Vaud. Un chargé de projet coordonne le développement de ces places d’apprentissage qui permettent aux employeurs d’être soutenus dans tout le processus de formation sans devoir assumer l’intégralité du plan de plan de formation, ni l’ensemble des contraintes administratives.

Actuellement six membres d’Insertion Vaud offrent de telles possibilités dans plusieurs métiers et différentes régions du canton. Un flyer récemment diffusé par notre association recense les avantages de ce système pour les entreprises partenaires. Ce document redirige les employeurs intéressés vers notre collègue Boris Maradan pour toute question et mise en lien avec les différents services et organismes concernés.

Un sondage pour faire le point

Par ailleurs, Insertion Vaud a conduit récemment un sondage auprès des participants et d’une partie des invités à la conférence-débat organisée le 13 janvier 2020 sur le thème de la formation professionnelle, dont l’objectif était de promouvoir deux tremplins vers le CFC et l’emploi que sont l’attestation de formation professionnelle (AFP) et la prolongation d’apprentissage pour l’intégration (PAI).

Les résultats de cette enquête montrent que les messages ont bien passé auprès du public interrogé, composé pour un quart de représentants d’entreprises et de milieux économiques, avec également bon nombre d’employeurs issus d’autres cercles (administration publique, institutions parapubliques, etc.).

Alors qu’en 2019, seule la moitié des sondés avait une bonne image de l’AFP, maintenant près des trois quarts déclarent en avoir une vision positive. Concernant la PAI, on constate que 21 personnes sur 137 répondants ne connaissaient pas cette possibilité avant 2020, et que le nombre de personnes qui en pensent du bien aujourd’hui est passé de 53 à 93, soit près du double. Sans qu’il soit possible d’attribuer ce progrès à la seule conférence, il est probable que celle-ci ait cependant tout de même eu un impact favorable sur l’opinion du public.

Tous les résultats du sondage sont disponibles dans une présentation qui amène de nombreuses autres réponses utiles à notre association et aux milieux concernés pour la promotion future de l’insertion par la formation professionnelle.

Comment aider les jeunes en recherche de solution ?

Malgré beaucoup de signaux positifs, du chemin reste à faire pour offrir davantage de débouchés aux jeunes en recherche de solution. Ainsi, seulement 3,5% des places d’apprentissage à pourvoir dans le canton de Vaud concernaient à la mi-juin des métiers accessibles via une AFP, et cela dans moins de 20 professions alors qu’une soixantaine existent en Suisse pour cet apprentissage en deux ans.

En outre, au moment de rédiger cette actualité, plus de la moitié des places en PAI étaient encore ouvertes, selon la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP). Ce programme devrait permettre au total à 100 jeunes allophones de démarrer leur formation professionnelle à la rentrée prochaine, dans n’importe quel métier, en bénéficiant d’une année supplémentaire pour parfaire leurs compétences de base en français et maths.

Que ce soit par une AFP déstigmatisée, par une PAI mieux connue ou par un réseau d’entreprises formatrices porté par un organisme d’insertion, les employeurs ont le choix s’ils veulent aider un-e jeune sans solution à s’insérer sur le marché du travail. Non seulement ces employeurs affirmeront ainsi leur responsabilité sociale, mais de plus ils trouveront des partenaires fiables pour les accompagner dans cette mission. Contactez-nous !

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